16 episodes

Nos chemins de Liberté est une démarche de collecte de témoignages, portée par la Mairie de Plouguerneau et sa médiathèque 'Les trésors de Tolente', auprès de ses plus anciens habitants. Celles et ceux qui étaient enfants ou adolescents pendant l’Occupation allemande.

Ils et Elles sont invités à raconter leurs souvenirs d’avant, pendant, après la guerre, jusqu’à la construction du jumelage franco-allemand avec la ville d’Edingen- Neckarhausen. Des souvenirs d’enfants, colorés par 8 décennies de vie.

À travers cette série de podcasts, Nos chemins de Liberté présente leurs histoires et portraits, réalisés dans des lieux qui ont marqué cette période de leur existence où il a été question, après la guerre, de penser la relation avec les Allemands. Des lieux et des visages qui font découvrir la commune dans toute sa diversité de paysages, d’histoires et de réalités sociales et humaines. 

2024 et 2025 marquent successivement les 80 ans de la libération de Plouguerneau puis de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Dans cette actualité qui invite à un travail de mémoire, la commune s’engage ainsi pour révéler, partager et apprendre de cette histoire collective, grâce à ses plus anciens administrés.

La série Nos chemins de Liberté : un nouvel épisode diffusé tous les samedis entre février et juin 2024

Nos Chemins de Libert‪é‬ Mairie de Plouguerneau

    • Society & Culture

Nos chemins de Liberté est une démarche de collecte de témoignages, portée par la Mairie de Plouguerneau et sa médiathèque 'Les trésors de Tolente', auprès de ses plus anciens habitants. Celles et ceux qui étaient enfants ou adolescents pendant l’Occupation allemande.

Ils et Elles sont invités à raconter leurs souvenirs d’avant, pendant, après la guerre, jusqu’à la construction du jumelage franco-allemand avec la ville d’Edingen- Neckarhausen. Des souvenirs d’enfants, colorés par 8 décennies de vie.

À travers cette série de podcasts, Nos chemins de Liberté présente leurs histoires et portraits, réalisés dans des lieux qui ont marqué cette période de leur existence où il a été question, après la guerre, de penser la relation avec les Allemands. Des lieux et des visages qui font découvrir la commune dans toute sa diversité de paysages, d’histoires et de réalités sociales et humaines. 

2024 et 2025 marquent successivement les 80 ans de la libération de Plouguerneau puis de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Dans cette actualité qui invite à un travail de mémoire, la commune s’engage ainsi pour révéler, partager et apprendre de cette histoire collective, grâce à ses plus anciens administrés.

La série Nos chemins de Liberté : un nouvel épisode diffusé tous les samedis entre février et juin 2024

    Au nom du père

    Au nom du père

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Le récit de Denis Simon, 88 ans, est le premier à être diffusé. Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

    ___

    Citation
     

    "Denis a rassemblé tous ses souvenirs

    Mais aussi ceux des oncles, tantes et voisins

    Son savoir n’est pas livresque

    Son savoir est mémoriel

    Durant plusieurs années, il est allé écouter

    Interroger ceux et celles qui avaient connu la guerre à Plouguerneau

    La libération aussi

    Recueillir leurs histoires pour construire le sens d’une trajectoire

    Denis a collecté patiemment des fragments d’une guerre pour reconstruire sa vie

    Le sens d’une vie

    Après plus de deux heures d’échanges

    On mesure l’importance de son témoignage

    Dans la vie de Denis et celui de sa famille,

    la guerre lui a pris un père 

    Elle a enfermé sa mère dans une tristesse des profondeurs



    Face à l’effroi d’une vie qui bascule sans crier gare

    Denis a mené sa guerre 

    Il a sublimé la mort par la vie

    Le vide par le plein

    Simon nous permet de relativiser

    Sa famille c’est un peu la notre

    Son récit c’est un peu celui de Plouguerneau

    Il porte en lui cette vie

    Il porte en lui les mémoires collectées

    Il porte en lui les défunts

    Il porte en lui la nécessité de ne pas oublier



    Denis est vivant

    Il chante les morts"

    Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

     


     

     

    Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

     

    Équipe municipale, coordinatrice du projet



    Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

     

    Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



    Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

    pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

    et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

     

    __

    Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication



    Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

    Graphisme : Stéphanie Plateau

    Musique : Alexandre Varlet

    Coordination, communication : Géraldine Genin



     

    • 1 hr 15 min
    Ça sentait fort

    Ça sentait fort

     

    "C'est les allemands qui m'ont dit que c'était la guerre"

    Alice Ogor est née à Lesmel. L'année de ses 9 ans, la guerre s’introduit dans sa vie. Elle raconte son histoire, pour ce deuxième épisode de Nos chemins de Liberté.

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

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    Citation
     

    "En face du château de Lesmel

    Dans une chaumière qui n’existe plus

    Alice et sa famille ont vécu là

    À quelques mètres des Allemands  



    Dans les mots d’Alice on discerne la puissance d’une vie qui a été pensée

    Alice ne subit pas tout le temps

    Elle agit avec détermination et discrétion



    Alice rigole souvent quand elle décrit le difficile

    Ça créé une forme de dyschromie qui invite à l’écouter

    À tendre l’oreille pour la comprendre

    Dans la douceur de sa voix et de ses rires, on finit alors par entendre

    Par l’entendre

    Il a fallu laisser de l’espace et du silence pour faire sortir ses mots  



    Ici la guerre n’est pas centrale dans la vie

    Dans sa vie

    Mais, le jumelage le sera davantage

    C’est l’ouverture



    Le respect des différences et des différents

    Mais pas une différence qui détruit

    Une différence qui est respectueuse de chacun

    Quand la différence est destructrice, elle a une odeur

    Qui reste dans les souvenirs

    Qui est celle du sensible"

     

    Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

     


     

    Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

     

     Équipe municipale, coordinatrice du projet



    Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

     

     Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



    Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

    pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

    et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

     

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     Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication



    Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

    Graphisme : Stéphanie Plateau

    Musique : Alexandre Varlet

    Coordination, communication : Géraldine Genin

     

     



     

    • 25 min
    La guerre est déclarée

    La guerre est déclarée

    "Ils ont monté le mât et puis ils ont commencé à remonter le drapeau nazi. Le drapeau rouge avec la croix gammée".

    En 1939, Louis Guével avait 17ans. Trop jeune pour être mobilisé, il est resté travailler dans la ferme familiale, au Grouanec. Ses souvenirs sont rassemblés dans ce troisième épisode de Nos chemins de Liberté.

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

    Citation
     

    « C’était au cours de l’été

    Par une journée ensoleillée et chaude

    Plouguerneau avait des airs d’Aix-en-Provence

    On s’attendait à entendre les cigales



    On se demandait où était le ferme des Guével

    Frédéric des archives savait

    Il nous a proposé de nous montrer le chemin

    On a suivi sa voiture en allant au bout de la frontière

    C’était à côté du Grouaneg 

    A un ou deux kilomètres de là

    La ferme était imposante ! 



    Sur le palier de sa maison, Louis attendait

    La casquette en place

    Il nous a fait rentrer dans sa cuisine

    Là trônait une grande table

    En bois

    Massive

    On sentait qu’elle avait dû accueillir des sacrés repas de famille

    On avait aussi l’impression qu’on était dans la salle du conseil municipal



    Faut dire que Louis il connaissait bien le conseil 

    Il y avait siégé de nombreuses années

    Alors il s’est installé au centre

    Et nous on s’est tous et toutes mis en face de lui

    Comme des enfants 

    Comme ses enfants

    Comme ses administrés



    On a installé les micros

    Branché les câbles

    Et appuyé sur les boutons d’enregistrement



    Yannig et Christine ont commencé à poser les questions

    Fallait parler fort car Louis avait un peu du mal à entendre

    S’il avait perdu un peu des oreilles, niveau mémoire c’était tout autre chose

    Il avait les jours, les dates, les heures, les minutes et les faits 

    On en revenait pas ! 



    En quelques minutes on était avec lui

    Dans sa vie de jeune qui observait la guerre

    On la voyait se dérouler sous nos yeux 

    Dans nos oreilles on entendait les bruits de la guerre

    En fermant les yeux on avait même les images

    Bref, on était au cinéma de Louis

    Avec lui on a su comment la guerre avait été déclarée ici 



    Après deux heures d’écoute on était rassasié

    Louis avait le sourire des jours heureux

    Il était content de nous avoir livré tout ça

    Pour fêter ce moment singulier, son fils nous a offert à boire

    C’est un rite 



    Après, Louis nous a ramené à la porte

    En douceur

    Malgré la chaleur

    Christine a voulu faire une photo

    Elle aime bien les souvenirs et les rencontres Christine

    Alors…



    En partant je me suis dit que j’allais faire son portrait dans sa cuisine 

    Au milieu de la table

    Entre les deux fenêtres

    Comme une photo de Président…



    Mais Louis s’en est allé avant

    Sans doute qu’il n’aimait pas trop poser devant un objectif…



    Avec ses 3 enfants on a quand même décidé de la faire cette photo

    Sa photo

    On a demandé à la police municipale de vider Plouguerneau 

    On voulait pas d’habitants, voitures, vélos…

    Comme si c’était la guerre qui avait tout emporté

    Et dans la rue principale ils ont pris la pause

    Sur la photo on sent le silence d’un bourg qui n’est plus maitre de son destin

    On sent aussi l’absence d’un père qui manque à ses enfants



    Louis nous a fait un beau cadeau

    Un témoignage qui restera

    Pour ses enfants, petits-enfants et arrière-petit

    • 24 min
    Derrière les barbelés du Spins

    Derrière les barbelés du Spins

    "On a été encerclé par les allemands. On a vu démolir toutes les dunes du Spins et ils ont commencé à faire les blockhaus".

    À la grève blanche où sont postés les allemands, la famille de Francine et Marie Le Goasduff a été la seule à être autorisée à rester. Leur vie s'est organisée, derrière les barbelés. Elles racontent leurs souvenirs pour ce quatrième épisode de Nos chemins de Liberté. 

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

    Citation
     

    « Christine en parlait avec des lumières dans ses yeux 

    Yannig aussi

    Les sœurs, les 3, devaient être interviewées !

    Le genre d’évidence qu’on n'a pas envie de questionner

    Surtout quand on n’a pas toutes les cartes en main



    Ici, tout le monde les connaissait

    Et même la France d’ailleurs  

    Faut dire qu’elles étaient passées aux infos 

    Régionales et nationales !

    Au 20h même

    Celui de TF1



    Il me fallait alors simuler

    Omettre une certaine forme d’ignorance

    Faire comme si je connaissais les sœurs Le Goasduff

    Comme si j’avais déjà croisé les chemins de Francine, Marie et Jeanne…



    Souvent, dans un processus d’intégration, faut mentir pour accéder aux histoires

    Pour comprendre l’Histoire d’un territoire

    Quand des femmes sont des Institutions c’est qu’elles incarnent des valeurs d’importance

    Des valeurs d’appartenance

    Des cultures qui se préservent

    Qui passent de générations en générations

    Alors les sœurs Le Goasduff sont les amies de tout le monde 

    Chacun partage une anecdote comme on partage un gâteau de famille

    Chacun dispose d’un bout de l’histoire



    Alors un jour d’été, en fin de journée, 

    quand on est arrivé chez Francine et Marie

    avec nos micros et enregistreurs

    j’avais l’impression de rentrer à l’Elysée

    Le matin j’avais même repassé ma chemise



    Et heureusement car Francine et Marie étaient sur leur trente-et-un

    Toutes belles

    En couleurs

    On devait être autour du 14 juillet

    Un vrai feu d’artifice

    Elles avaient aussi dû aller chez le coiffeur

    Bref, elles nous attendaient !



    Tout de suite elles se sont étonnées de ne pas voir de caméras

    Juste des micros a demandé Francine ?

    Oui oui ai-je murmuré de peur de me prendre une remarque

    Sans les caméras on avait l’air pas à la hauteur de ce rendez-vous

    De leur rendez-vous !



    Christine, en douceur, leur a expliqué l’absence d’images

    L’importance de préserver leur voix

    L’arrivée des « podcasts » aussi dans cette modernité mouvante

    La puissance du décalage dans un monde qui va si vite

    La douceur de perdre son temps en prenant celui du temps d'écouter

    Pour apprendre autrement

    Pour les découvrir différemment



    Si Francine parlait beaucoup, Marie observait 

    Son regard était là

    Comme la présence d'une Maîtresse d’école qui sait se faire respecter

    En silence 

    Christine a su rassurer

    Créer une confiance partagée

    Et l’entretien a pu commencer



    On était content de les écouter 

    On sentait leur envie de transmettre

    De ne pas oublier

    De ne pas les oublier



    Dans leurs récits croisés on était touché

    On était au bon endroit

    Là où les questionnements se font 

    Là où les évidences s’écroulent 

    Là où les certitudes s’effritent 

    Là où les apprentissages se font



    Après deux heures d’échanges

    On avait pu se rencontrer

    On avait

    • 19 min
    Le bol de soupe

    Le bol de soupe

    "Je n’étais pas en colère contre eux. Je ne suis pas en colère contre ça".

    Pour ce cinquième épisode de ‘Nos chemins de Liberté’, Léon Le Guen a rassemblé ses souvenirs. Parmi eux, le bol de soupe, un souvenir qui nous dit ce qu’était la guerre dans la vie simple d’un enfant de 8 ans.

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

    Citation
     

    « Léon c’est un peu comme Jeanne, Joséphine ou encore Marie-Thérèse

    La guerre c’est comme s’il ne l’avait pas vu

    Alors quand il arrive devant les micros, il ne comprend pas trop les raisons de sa présence

    On sent qu’il est prêt à repartir

    De peur de déranger peut-être

    Il n’aime pas trop ça causer seul Léon

    Chez lui les mots c’est à l’économie

    C’est comme aller à confesse

    Faut dire qu’il aurait apprécié retrouver les anciens du quartier

    Ceux et celles d’avant

    Quand la vie était une affaire de collectif

    Et sans doute que, dans leurs échanges, les souvenirs auraient été plus faciles à revenir

    Une vie collective c’est aussi des souvenirs de groupe

    Alors Léon se lance

    Souvent il donne l’impression de s’arrêter

    Sans jamais vouloir continuer

    On laisse les silences s’étirer

    Et si rien ne vient on le questionne

    À nouveau

    Et il repart

    Et on se dit tant mieux

    On ne sait jamais

    Dans les mots de Léon on distingue le sens

    Il dit et redit que la guerre peut ne pas avoir marqué une vie

    Il dit que cette vie de guerre on n’avait pas le temps de s’en préoccuper

    On avait d’autres chats à fouetter

    Le travail, la ferme, la famille, le quartier, le sou pour vivre

    Au bout d’une heure

    alors qu’on avait la sensation que tout avait été dit

    on lui demande s’il voulait rajouter un dernier souvenir

    On fait ça par politesse sans doute

    Pour se dire au revoir et à bientôt pour la photo

    Et là, Léon, comme si de rien n’était,

    il nous raconte le souvenir du bol de soupe

    Celui qu’on donnait aux enfants de l’école à l’heure du déjeuner

    Un bol d’eau chaude en fait

    Un bol pour faire genre

    Et, en face de lui, les Allemands eux, ont des omelettes bien généreuses

    On est un peu estomaqué par ses mots en apparence anodins

    Par leur portée

    Leur symbolique aussi

    Mais Léon n’a pas de colère

    Il fait le constat

    Sans être naïf

    Il est lucide sur ce qu’est la guerre aussi

    Comme bien d’autre qu’on a rencontré

    Qu’on a raconté"

     

     

    Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

     


     

     

    Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

     

    Équipe municipale, coordinatrice du projet



    Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

     

    Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



    Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

    pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

    et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

     

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    Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication



    Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

    Graphisme

    • 22 min
    Face à l'Aber Wrac'h

    Face à l'Aber Wrac'h

    « Et on a été sauvé ! Ça a été formidable. Mais on a eu la trouille quand même »

    Quand la guerre s’est terminée, Albertine Talec avait 10 ans. À Perroz où elle a grandi, avec la mer et face à l’Aber Wrac’h, elle raconte ses souvenirs pour ce sixième témoignage de ‘Nos chemins de Liberté’. De l’expérience de la guerre à celle du jumelage avec la ville d’Edingen-Neckarhausen, bien des années plus tard.

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

    Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

    Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

    Citation
     

    « Albertine habite dans la côte de Perros

    À côté de la maison de mes parents

    C’est une figure locale

    Avant son entretien, je ne l’avais jamais croisé 

    Etrange…



    Le jour de l’enregistrement, on y est allé à 4

    Géraldine, Christine, Cannelle et moi

    Derrière la grille

    Quand on est entré dans le jardin

    On avait le sentiment d’être ailleurs

    Et l’arrivée d’Albertine a renforcé les couleurs du jardin



    Albertine c’est un peu la Brigitte Bardot du coin 

    Chez elle tout est fleuri

    Son jardin, sa maison et son verbe

    Dès le départ on s’est dit qu’on allait pas s’ennuyer



    Avant même que les micros ne soient branchés

    Albertine se racontait

    On a vite compris que ça ne servirait à rien de lui dire d’attendre

    Fallait qu’on se dépêche pour ne pas en perdre une miette



    Albertine adore parler

    Elle a le sens des mots 

    Des formules aussi

    Son débit et sa voix sont ceux d’une jeune femme

    Elle veut être entendue et attendue



    Albertine aime la vie 

    La joie, les fêtes et les rencontres

    Les voyages aussi

    On sent une énergie vitale

    Le goût de la vie

    De celle de la jeune fille qu’elle était durant l’occupation

    De sa culture du plaisir

    Malgré les évènements



    Alors la guerre elle l’a vu

    Pas a Perros

    Mais de l’autre côté

    Sur l’Aber Wrac’h

     

    Comme on assiste à des scènes de spectacle

    Sous ses yeux d’enfants elle a vu et entendu la guerre

    Le spectacle s’ouvre et se referme

    Comme le rideau d’un théâtre

     

    Albertine elle en a des souvenirs

    Elle les délivre à une vitesse incroyable

    Sans crier gare

    Passe d’une période à l’autre 

    Faut s’accrocher

    Parfois les dates se mélangent

    Les histoires aussi



    À la fin, on est un peu épuisé

    Mais Christine est aux anges

    Albertine lui rappelle des souvenirs de famille

    Elle est aussi admirative de son caractère

    Celui des femmes de la côte

    On dit que le vent y est pour quelque chose...

    Mais la vie sans hommes

    car les goémoniers sont aux îles

    y est aussi pour quelque chose



    Tel un puzzle

    Il nous faudra du temps

    Pour ordonner ses souvenirs

    Pour faire de son récit une vie bien iodée

    Un récit plein de sel…"

    Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

     


     

     

    Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

     

    Équipe municipale, coordinatrice du projet



    Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

     

    Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



    Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

    pour les entretiens en langue bretonne : Ya

    • 18 min

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