De chez les fêlés Emmanuelle Gautier
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- Society & Culture
Dans « De chez les fêlés », je donne la parole aux cabossés, aux esquintés, aux bancales, aux zinzins, aux borderlines, aux rescapés, aux extravagants, à ceux que la vie n’a pas épargnés mais qui restent debout, très vivants, embrassant le Tout de la vie.
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Isabelle – Comment ça va avec la douleur ?
Isabelle a longuement cohabité avec la souffrance psychique. Un vide et un manque de sens, toujours là, tapis dans l’ombre même dans la plus éclatante lumière. Depuis son enfance, Isabelle a dû faire des efforts pour vivre. Avec le temps, et l’expérience, elle est passée maître dans l’art d’entretenir la flamme de son feu intérieur, même quand elle vacillait.
Dans cet épisode, les maisons sont en toile, posées sous le ventre d’un cheval qui est un très bon gars. Les pipis se font accroupis, dans la neige. Le fromage aux artisous marche tout seul. La violence et la douceur sont les deux faces d’une même monnaie, payée cash à la vie à la mort.
Réalisation, prise de son, montage : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Mixage, mastering : Thomas Benoît @ Studio LE 750
Poème 1 : Albane Gellé, « Pelotes, averses, miroirs », éditions L’Atelier Contemporain, 2018
Poème 2 : Eugène Guillevic, extrait de « Sphère », éditions Gallimard, 1977
Texte de la fin : « Le dernier pas » - Îssa Padovani
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang
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Olivier – Pas né perché
« Les hommes de valeur ont toujours, tous, plus ou moins le cul entre deux chaises. » écrivait Jean Giono. Olivier, c’est précisément dans l’inconfort et le flou de l’entre-deux que la vie l’appelle. Et comme Olivier est né trois fois, on peut dire que la vie bégaie.
Dans cet épisode, les fourmis avancent masquées, les études de notaire bruissent de confidences et de secrets de famille, le grand écart est un sport d’élites, le chemin est un vieil ami qui vous veut du bien, l’invisible s’apprivoise en solitaire et la vie joue les prolongations au-delà de la surface de réparation.
Réalisation, prise de son, montage : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Mixage, mastering : Thomas Benoît @ Studio LE 750
Poème : Mélanie Leblanc, « Encrer l’invisible », éditions Le Castor Astral, 2023
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang
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Arthur - L'art de la chute
Arthur (son prénom a été modifié à sa demande) a fait sien l’un des plus vieux rêves de l’humanité : voler. Jour après jour, Arthur se jette du haut des falaises.
Avant d'embrasser sa pratique minimaliste actuelle, Arthur a fait partie des Flying Frenchies : un mythe dans le milieu des sports aériens extrêmes. Aujourd'hui, la performance, l’exploit, la technicité, il en est revenu. Son art de la chute, il le veut aussi épuré et poétique que possible. Il déploie à cette fin une créativité réjouissante.
Dans cet épisode, épaule-coude-genou sonne comme un mantra, les suicides ratés font des boutades, les téléphones des mamans ne doivent pas sonner, les tapis en peau de vache reprennent du poil de la bête, les machines ont des coutures, des scratchs, des bouts de scotch, des frous-frous.... et les mains de la réalisatrice sont moites...!
Pour en savoir plus sur les Flying Frenchies : https://www.flying-frenchies.com
Réalisation, prise de son, montage : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Sourcing et lecture poésie : Catherine Serre
Poème : "La chute" de Laura Schlichter - Extrait tiré de l'ouvrage collectif "56 descentes dans le maelström" (Éditions Maelström Réévolution – 2023)
Mixage, mastering : Thomas Benoît @ Studio LE 750
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang -
Alban - Pleurer des rivières, à quoi ça sert
Alban* est un très jeune homme. Mais d’une certaine manière, il est aussi un vieux sage. Alban n’a pas d’âge.
Alban a été traversé par 1000 douleurs. Il a surmonté 1000 épreuves.
On dit parfois que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C’est probablement ce qui lui est arrivé.
Sauf que chez lui, la résilience a la légèreté et la transparence d’un battement d’aile de papillon.
Dans cet épisode, Alban parle de balle de tennis au pire endroit, de rayon de soleil à contre-temps, de Dr Jekyll et Mr Hyde, de boîtes dans lesquelles on encaisse en attendant que ça passe, de médecins qui n’y comprennent plus rien, de jokers émotionnels, de la meute qu’on se choisit, de l’horreur et de la chance qui sont les deux faces d’une même médaille. Et de beaucoup d’autres choses encore.
*Le prénom a été modifié, à sa demande
Réalisation, prise de son, montage : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Poèmes : « Emovere » de Nicolas Vargas, éditions La Boucherie Littéraire (2017) et « Comment mesurer une racine » d’André Tecedeiro (Portugal), festival Voix Vives 2023, programme Versopolis, Creative Europe.
Sourcing poésie : Catherine Serre
Lecture poème 1 : Nicolas Vargas
Mixage, mastering : Thomas Benoît @ Studio LE 750
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang
Oreille extérieure : Elia Dujardin
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Frère Duc Hien – Alchimiste émerveillé
Frère Duc Hien (ou Frère Bienveillance) est né François. Et François il est resté, pendant plus de 50 années, avant de se couler dans une robe marron. Un habit qui fait le moine, mais ne le prive ni de liberté, ni de singularité.
Frère Bienveillance a été précipité dans le creuset du tragique de la vie à l’âge de 10 ans. Et d’initiation en initiation, il a appris à transformer le plomb en or.
Dans cet épisode, les cloches sont invitées. Les horloges font taire les conversations et les instruments de musique. Les grenouilles font chorus. Les ghats de Bénarès délivrent leur enseignement. Les poubelles sont triées avec amour. Et frère Duc Hien, finalement, reste.
Réalisation, prise de son, montage : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Chant : Frère Khiet Minh
Guitare : Luka
Mixage, mastering : Simon Le Goff et Thomas Benoît @ Studio LE 750
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang
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Jean-Philippe - Libre et encabané
Dans cet épisode, Jean-Philippe rit. Beaucoup. Fort. Il boit aussi, et pas que de l’eau à la menthe. Il parle de chevaux, de forêts primaires, de bivouacs en plein hiver, de papillons, de siestes dans des draps en lin, de David Crockett et de Lucky Luke, d’une oie qui est aussi une grosse dinde, d’une face cachée de l’activisme écologique, de misogynie, du meilleur opéra du monde. De Dieu. Et de la prière d’action de grâce, qui est bonne pour l’asthme.
Jean-Philippe vit au bout du bout. Loin, caché. Il m’a fait promettre de ne pas révéler à quel endroit. Il veut rester peinard. Pour que sa joie demeure.
Réalisation, prise de son, montage, photos : Emmanuelle Gautier
Musique : Frédéric Marchand
Mixage, mastering : Simon Le Goff et Thomas Benoît @ Studio LE 750
Dessin « Corps » : Nathalie Millpa
Graphisme : Serge Sang