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Les Contes du Dieu Impatient, c'est chaque semaine une nouvelle histoire lue par un comédien ou une comédienne. Une histoire merveilleuse, où il est question de princesses, de sirènes, de poètes, d'anges et de rois, de châteaux, des beautés de la nature, du vent, de la mer et de la terre. 

Les Contes du Dieu Impatient Guillaume

    • Arts
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Les Contes du Dieu Impatient, c'est chaque semaine une nouvelle histoire lue par un comédien ou une comédienne. Une histoire merveilleuse, où il est question de princesses, de sirènes, de poètes, d'anges et de rois, de châteaux, des beautés de la nature, du vent, de la mer et de la terre. 

    Le petit garçon et le grand arbre

    Le petit garçon et le grand arbre

    Si je vais te raconter cette histoire, c’est parce que je l’ai vécue d’une manière tellement étrange, et tellement belle aussi. Ce qui s’y est passé a soulevé mon cœur et depuis, je n’avais qu’un désir : celui de la transmettre plus loin, afin qu’elle continue d’émouvoir les petits enfants.

    Pourtant, les années ont passé. Parce que j’étais trop occupé par les soucis que les grandes personnes ont l’art de s’inventer, j’ai attendu longtemps pour me décider enfin à l’écrire. Mais ça n’est pas très grave, il n’est jamais trop tard.

    Moi-même, j’étais un petit garçon lorsque j’ai vécu ce que je vais te dire maintenant. Je n’avais pas plus de six ou sept ans. C’était à la fin d’un bel après-midi d’été, à la campagne, chez mes grands parents où j’étais venu pour les vacances.

    Il faisait tellement chaud que j’étais allé me protéger du soleil, à l’ombre d’un arbre qui siégeait en majesté au coeur du jardin. Sur le sol tendrement recouvert de mousses profondes, je m’étais assis pour me livrer à l’une de mes occupations préférées à l’époque : regarder les branches et les feuillages lourds qui, au dessus de moi, s’élevaient vers le Ciel.

    Dès que je contemplais un arbre, mon imagination galopait. Il était un dieu descendu des voûtes célestes. La nuit, il tissait des liens invisibles avec les étoiles, pour raccrocher la Terre dans leur course vers l’infini. Ou il était un géant, venu protéger les petits garçons des vents mauvais, des pluies ou des tempêtes.

    Cette fois, il avait fait tellement chaud que mon petit corps, fatigué par les jeux, les courses et les rires, m’avait emporté dans une sieste aussi longue qu’inattendue, puisque je ne m’en étais d’ailleurs pas rendu compte…

    Car à un moment, c’est un autre petit garçon que j’avais trouvé penché sur moi. Il avait des boucles blondes et des yeux d’azur, de belles joues où se creusaient de minuscules fossettes, aux coins de ses lèvres qu’un grand sourire ouvrait vers moi. Je ne l’avais ni vu, ni entendu arriver.

    Si ma surprise était grande, je me souviens surtout que mon ravissement l’était encore plus. Ce petit garçon, qui avait visiblement le même âge que moi, m’était inconnu. Dans son regard et son sourire, la bonté et la douceur étaient si intenses que seul un cœur d’enfant comme le mien pouvait les accueillir et les comprendre, sans se poser des questions qui sont si souvent inutiles. 

    Le petit garçon ne parlait pas. Il me regardait en silence. Je crois qu’il attendait quelque chose de moi. Et moi, je me sentais entièrement attiré par lui. Comme si plus rien d’autre ne comptait : les jeux, les courses, les rires… Peu à peu, je sentais un grand silence s’installer en moi. Et lui continuait de me fixer de ses grands yeux. Jusqu’au moment où il finit par les fermer. Je compris alors que j’avais répondu à son attente, en ouvrant grand mon cœur à sa présence et au silence qui nous entourait.

    Je fermais les yeux à mon tour.

    Plus rien, plus de vent, ni de chants d’oiseaux, ni de feuillages qui frémissent dans l’air. Plus rien qu’une paix immense venue m’embrasser, et toute la Terre avec moi. 

    Les secondes se transformaient en éternités. Elles me parcouraient de plus en plus lentement, au rythme de mon souffle qui, je le sentais, pénétrais dans toutes les parcelles de mon petit corps d’une lumière tendre et dorée.

    Combien de temps étions-nous resté ainsi dans le silence et le noir de nos paupières fermées ? Je ne le sais pas. Car à un moment, je senti un léger pincement sur mon bras.

    C’était le petit garçon. Il s’était rapproché un peu plus de moi. Il avait voulu que j’ouvre les yeux. Sans prendre la parole, il m’envoyait un signe. Il avait relevé la tête vers l’arbre contre lequel j’étais appuyé. Son regard invitait le mien à le suivre.

    Il se redressa,

    • 13 min
    La jeune fille et l'oiseau

    La jeune fille et l'oiseau

    Te souviens-tu de l’histoire de ce Chevalier, qui a perdu tous les siens, qui les a enterré et qui retourne tous les soirs dans le cimetiere qui s’est transformé en forêt, avec l’espoir de retrouver ceux qu’il aime ?

    Te souviens-tu aussi de cette promesse qu’un ange lui a fait, celle qu’il devait espérer et ne jamais perdre confiance, parce qu’un jour, ses bien-aimés surgiraient des ombres de cette forêt ?

    … Cette confiance du Chevalier fut mise à l’épreuve. Le printemps, l’été et l’automne passèrent sans qu’un seul jour il ne vit une ombre prendre les formes de ceux qu’il avait aimés. Vint l’hiver, le Chevalier resta fidèle à la promesse de l’ange.

    Mais de nombreuses saisons se suivirent, et les années s’écoulaient… Au point qu’il finit par désespérer de l’ange. Ses nuits et ses sommeils étaient agités de souvenirs lointains, de guerres perdues, de visages disparus. Jamais l’ange ne revint se manifester.

    Il en fut ainsi pendant longtemps encore. Le Chevalier avait vieilli, sa silhouette commençait déjà à courber sous le poids de sa triste vie. Il avait oublié la promesse de l’ange, mais il était resté fidèle à sa visite quotidienne au cimetière.

    • 16 min
    Au Coeur de la Forêt, conte lu par Frank Ferrand - deuxième partie de La Forêt des Ombres

    Au Coeur de la Forêt, conte lu par Frank Ferrand - deuxième partie de La Forêt des Ombres

    Te souviens-tu de l’histoire de ce Chevalier, qui a perdu tous les siens, qui les a enterré et qui retourne tous les soirs dans le cimetiere qui s’est transformé en forêt, avec l’espoir de retrouver ceux qu’il aime ?

    Te souviens-tu aussi de cette promesse qu’un ange lui a fait, celle qu’il devait espérer et ne jamais perdre confiance, parce qu’un jour, ses bien-aimés surgiraient des ombres de cette forêt ?

    … Cette confiance du Chevalier fut mise à l’épreuve. Le printemps, l’été et l’automne passèrent sans qu’un seul jour il ne vit une ombre prendre les formes de ceux qu’il avait aimés. Vint l’hiver, le Chevalier resta fidèle à la promesse de l’ange.

    Mais de nombreuses saisons se suivirent, et les années s’écoulaient… Au point qu’il finit par désespérer de l’ange. Ses nuits et ses sommeils étaient agités de souvenirs lointains, de guerres perdues, de visages disparus. Jamais l’ange ne revint se manifester.

    Il en fut ainsi pendant longtemps encore. Le Chevalier avait vieilli, sa silhouette commençait déjà à courber sous le poids de sa triste vie. Il avait oublié la promesse de l’ange, mais il était resté fidèle à sa visite quotidienne au cimetière.

    • 16 min
    La Promesse de l'Ange, conte lu par Frank Ferrand - Première partie de la Forêt des Ombres

    La Promesse de l'Ange, conte lu par Frank Ferrand - Première partie de la Forêt des Ombres

    Il était une fois un Chevalier solitaire, un château déserté, un jardin immense et vide, une forêt éloignée. Le Chevalier vivait seul depuis de longues années. Il avait bien vécu entouré de ses proches, de son épouse, de ses enfants et de ses amis, en des temps si lointains qu’il n’en avait presque aucun souvenir.

    Même son corps en avait tout oublié. Les cicatrices des années ou des guerres passées avaient disparu, les noms des siens, leurs visages voletaient comme des mirages incertains qui apparaissaient parfois dans sa mémoire pour disparaître aussitôt qu’il fronçait les sourcils dans l’effort d’en retenir une image ou un souvenir plus précis.

    Il occupait l’aile droite d’un château dont les corps principaux étaient en ruines. Celles-ci illustraient les blessures de combats anciens, dont les plaies béantes, celles qui creusaient toujours plus les murailles, disaient qu’ils avaient été perdus. La nature avait repris ses droits sur les jardins du château, il ne restait plus rien des pelouses et des bosquets qui autrefois avaient orné les pourtours de la demeure.

    Une végétation de plus en plus dense gagnait l’espace à chaque printemps. Elle envahissait le château, les lianes grimpantes couraient le long des murs, les herbes folles déchiraient les sols et se répandaient jusqu’à la limite de l’appartement où le Chevalier avait retranché sa solitude et sa tristesse.

    Des contrées avoisinantes, les anciens racontaient qu’il été jadis été à la tête d’une famille prospère. Il avait hérité de son père, le Seigneur Robert Le Fier, d’un domaine qui s’étendait aussi loin que l’oeil pouvait porter depuis la plus haute des tours, du levant jusqu’au couchant.

    En ces temps très reculés, si lointains que les livres d’aujourd’hui ne s’en souviennent pas même, le Royaume était lézardé de guerres intestines qui marquaient l’impuissance du Souverain de France à faire régner la paix...

    • 16 min
    Elle a les yeux en forme d'amandes, conte lu par Marie Lussignol

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    Elle a les yeux en forme d’amandes qui, dès qu’ils s’ouvrent, s’agrandissent et s’étirent dans un mouvement charmant et troublant à la fois. Elle est si belle avec ses lèvres tendres et roses, qui fendent la pâleur de ses joues dès qu’une pensée heureuse illumine sa beauté, dans l’éclat d’un sourire lumineux et silencieux à la fois.

    Ses longs cheveux noirs tombent en cascades sur ses épaules et jusqu’en bas de son dos, tandis que sa fine silhouette dégage une élégance et une grâce aussi rayonnantes que mystérieuses. Je ne l’ai pourtant jamais vue...

    • 10 min
    La feuille d'or, conte lu par Marie Lussignol

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    La vois-tu cette jolie petite maison de bois, aux volets bleus et au toit de chaume brune, avec sa cheminée qui dégage une fumée blanche et chaude ? Celle qui est au bout d’un grand jardin de pelouse tendre, fendue en son cœur d’un chemin de terre qui sinue comme une rivière capricieuse jusqu’à l’entrée de la maison ? Elle est à l’orée d’une forêt qui, dit-on, est la plus grande et la plus vieille du monde. Cette forêt est si belle et si dense que les hommes n’ont jamais osé y pénétrer trop loin, de peur de s’y perdre, et aussi par respect pour la beauté de ses arbres innombrables qui s’élèvent si haut vers le ciel que les rayons du soleil peuvent à peine transpercer leurs feuillages altiers. Même au cœur de l’été, la lumière est si faible et les moments de clarté si rares qu’on a l’impression qu’il y a fait nuit presque tout le temps...

    • 15 min

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