Né Noureddine Bahri à Orléans en 1987, le jeune Niro fait ses classes musicales dans le sillon des pontes de la scène hexagonale. Marqué à vif par la violence sociale qui imprègne son quartier, la ZUP de Blois, il irrigue de colère ses premières apparitions en studio, à l’occasion d’invitations remarquées sur les mixtapes Talents Fâchés et Autopsie IV. « Fenwick », son morceau en solo paru sur Autopsie IV, pose les bases de la patte Niro : une parole lucide et décomplexée, égrenée sur un mode hargneux et sans fioritures. Sa carrière décolle notamment via la diffusion, en 2011, de ses deux premiers singles : « Pikassos » et « 70 kg ». Les featurings prestigieux s’enchaînent rapidement : en 2012, son nom apparaît aux côtés de ceux de Demon One, Lacrim, Mister You ou Kery James. Intégré à l’écurie Universal Music, Niro y publie sur premier album officiel, Miraculé, en 2014. Ce succès commercial lui procure l’occasion d’élargir sa palette sonique : il s’offre ainsi le luxe de partager un morceau avec la star du reggae Barrington Levy. C’est avec Les Autres, paru en 2016 et certifié disque d’or à peine trois mois plus tard, que le travail de Niro sera gratifié d’un réel succès auprès du grand public. Fermement attaché à des logiques DIY d’autoproduction et d’autopromotion, le rappeur continuera à multiplier les formats, alternant sorties officielles et mixtapes « pirates » diffusées sur Internet. En 2019, ses albums Les Autres et Or Game sont certifiés disque de platine. Le palmarès de ses collaborations, comme avec Maître Gims sur « Ceci n’est pas du rap », ou avec SCH sur « Solvable », le place parmi les plus respectés des artisans du rap « de rue ». Cette reconnaissance médiatique lui permet de conserver une rare autonomie vis-à-vis des maisons de disques. Sa production a su évoluer avec l’époque, incorporant des rythmiques issues de la trap et un mixage plus lisse, mais son ethos reste indéniablement celui d’un rappeur indépendant à l’ancienne.