Il était 4 h 44 du matin lorsque JAY-Z a composé le titre phare de son 13e album, une chanson aux allures de confession dans laquelle il demande pardon à sa femme pour l’avoir trahie. Il est d’ailleurs beaucoup question d’expiation et de rédemption dans cet album intimiste, qui s’ouvre sur le morceau « Kill Jay Z », dans lequel le rappeur explore en détail les nombreuses erreurs qui ont jalonné son parcours. Outre le texte sans équivoque de « 4:44 », la présence de Beyoncé sur « Family Feud » confirme que Lemonade était bien une œuvre autobiographique. L’artiste aborde également des thèmes universels, comme le racisme institutionnel avec « The Story of O.J. » ou l’acceptation de l’homosexualité sur le titre « Smile », dans lequel sa propre mère fait son coming-out. Si les textes sont denses, la production de No I.D. se veut plutôt minimaliste, utilisant des samples classiques (Nina Simone, Donny Hathaway et Stevie Wonder, entre autres) avec parcimonie. Un album mature, qui confirme le statut de patriarche de Hova.